Marc 13, 33-37 avec Is 63, 16. 64, 7 et 1 Co 1, 3-9
Attente…mais quelle attente et quelle veille?
Fil conducteur :
Ce temps de l'Avent est un temps d'attente du Christ, vrai homme et vrai Dieu, venant répondre au cri de détresse lancé vers Dieu par les hommes (cf Isaïe 63). Cette humanité, à travers ce que nous dit Isaïe ce dimanche, a compris qu'elle a besoin d'être sauvée! Certes, nous, les chrétiens, allons fêter à Noël la venue de Jésus dans notre histoire de l'humanité, pour y réaliser notre salut (chose faite)! Mais avons-nous compris que notre "veille" n'est pas terminée de si tôt, car désormais nous sommes dans l'attente de son retour aux derniers jours. Jésus nous le dit aujourd'hui en Marc (13,33-37), comme il nous a dit (Lc12, 35-37), de veiller à son retour …des "noces"(de la croix?). Jésus nous demande de veiller, au milieu d'une humanité occupée à une attente toute autre que celle de son retour en Gloire. Et il nous dit comment veiller, à la fois en mémoire de sa venue à Noël et aussi en attente de son retour définitif!
Principaux points :
- Pourquoi « veiller » en mémoire de la venue du Christ à Noël? Parce que le "monde" qui nous entoure ne voit plus la nécessité, pour lui, d'être sauvé! S'il "attend Jésus", c'est le plus souvent comme un Père Noël avec le plus possible de cadeaux dans sa hotte, pour satisfaire des désirs très éloignés du projet de Bonheur de Dieu pour nous. Ce "monde" croit se passer très bien de Dieu et court après un bonheur impossible, empêtré qu'il est dans une vision déformée de l'amour! Jésus nous demande une affirmation forte, devant les hommes, de la nécessité impérieuse, d'abord, d'être sauvés. Nous avons à témoigner de l'incapacité du matérialisme ambiant à nous donner Amour et Bonheur. C'est cela, veiller dans l'attente de Noël!
- Après que Jésus ait proclamé sur la croix que tout (c'est-à-dire le Salut) était "accompli", nous devons continuer notre veille dans l'attente de son Retour en évitant deux écueils :
- Quand notre situation est bonne, avoir la tentation de la prolonger indéfiniment et artificiellement (en se passant de Dieu pour cela, supposant bien qu'il n'est pas d'accord!). C'est choisir de vivre dans l'insouciance du présent, « profiter de la vie », comme disent beaucoup, en occultant l'avenir et ses problèmes. C'est croire naïvement que « ça va durer toujours »… comme dit la chanson ! Dans cette perspective, certains prédisent pour bientôt, grâce aux progrès scientifiques, l'immortalité de l'homme. C'est l'optimisme béat du "transhumanisme"matérialiste.
- Quand notre situation est mauvaise, si la souffrance nous submerge, avoir la tentation du découragement. C'est là qu'il nous faut veiller dans l'attente du retour de Jésus!
Comment veiller efficacement ?
Veiller, ce n'est pas attendre l’ennemi sur le rempart, un ennemi bien identifié. Non, l’ennemi est le plus souvent déjà dans la ville, c'est-à-dire bien installé dans notre vie, sans même que nous nous en rendions compte ! Veiller, c’est le démasquer ! Quand le Mal semble inoffensif ou a les apparences du bien, il ne nous fait pas peur, hélas!
Veiller, dès lors, c'est :
- renoncer au masque des « bons sentiments » et des « bonnes paroles » cachant une indifférence ou même une véritable hypocrisie…tels que les « chéri(e) je t’aime», quand ce ne sont que paroles en l’air!
- renoncer à toutes les confusions. Par exemple, celle entre « amour » et « épanouissement », joie et simple excitation !
- renoncer à déterminer nous même le Bien et le Mal, à la place de Dieu…et finalement contre lui, ou pour simplement « suivre la mode » !
- renoncer à minimiser ce qui nous éloigne de l’amour : négligence, indifférence, repli sur soi, convoitises qu’étale devant notre faiblesse la société de consommation.
- renoncer à toutes les « gourmandises » : de nourriture, d'argent etc!
C'est en veillant efficacement que nous attendrons dans la paix et la joie notre Sauveur pour sa venue à Noël et…pour son retour!
Michel ANDRE, diacre jeannemichel.andre@gmail.com
BLOG http://puzzlebondieu777.over-blog.com